Vivre le changement et se construire dans le bonheur

Il fait beau en ce moment.

Ça fait du bien. Avant, je me plaignais de la chaleur et aujourd'hui, je me nourris du soleil sur ma peau. Bon pas trop non plus, au bout d’un moment, je commence à cuire.

Ce soir c’est passage chez un copain pour récupérer du champagne en en route pour une soirée foot. La coupe d’Europe, même quand on n’est pas fan de foot, il faut quand même suivre cela pour la culture populaire.

Petit passage par la maison pour récupérer le chéquier du boulot, surprise, la dame censé ne pas être là, est là. Récupération de chéquier, petite pose dans la salle de bain. Et hop, je repars aussi tôt ! C’est le break time, elle ne souhaite plus que l’on se voit. Je passe en coup de vent pensant qu’elle n’est pas là et bim ! Raté.

Et on prépare la soirée foot. Mes amis qui m’accueillent se préparent leur repas et moi le mien. C’est ma soirée foot de l’homme nouveau.

Une soirée foot, entre pizza/Corona pour l’homme résident, fruit et plat cuisiné pour la dame résidente et moi avec ma salade tomate/concombre/œuf accompagné d’un verre d’eau.

Ce fût une super soirée.

Cela fait un mois que je suis en phase d'adaptation alimentaire.

Je peux faire ce que je veux mais je dois avoir 4 repas le soir qui ne contiennent uniquement une liste de produits alimentaires.

J'ai fait du chemin en un mois.

J'ai des envies qui changent.

J'ai remplacé les envies de bonbons et de chips par des cornichons et des tomates.

J'ai craqué deux fois. Un soir j'ai attaqué un paquet de bretzel et un soir à 23, je me suis fait un sandwich pain/jambon.

Mes habitudes alimentaires changent. Je prends un petit-déjeuner. Du pain, pas trop, un thé bien chaud et un yaourt. Je n'avais pas pris de petit déjeuné depuis le collège et à l'époque c'était comment dire pas très équilibré.

Mes envies changent aussi. Je supporte plus le beurre, l'huile et en gros tout ce qui est gras. Même dans mes rares sorties au restaurant, je ne prends plus de plaisir à manger gras. Un repas avec la dame de ma vie a tourné au cauchemar gastronomique. Aucun plaisir à manger un burger maison avec ses frites.

Les résultats sont là. J'ai perdu 11 kilos. C'est beaucoup, c'est énorme. J'ai perdu une taille de vêtements. Mon corps change et mes envies changent. Le vélo, mon exutoire du moment devient un moment agréable. Je ne roule plus pour me faire mal ou oublier. Je roule pour me faire plaisir. La météo n’est pas forcement propice aux sorties mais dès que je peux, je fonce. Je suis passé de promenade de 6kg à des promenades de 15km voir 20km. Mais partir est une bonne chose, rouler me fait du bien mais le retour à la maison est toujours aussi compliqué.

La perte de poids est une étape essentielle vers mon renouveau et le sport en fait partie.

Pour le reste, rien n’est entre mes mains, mais dans les mains de la dame de ma vie. Pour le moment, la phase de reproches est à son comble.

Maintenant je me prépare à mon rendez-vous du 20 chez le nutritionniste. On a défini un cible de 4kg de perte par mois… J’en suis presque au triple… Comment cela va se passer… Je ne sais pas ! 

Mais je vis cela avec tellement de joie enmoi et de fierté. Merci la vie, de m'avoir offert cela.

Aujourd'hui c'est les vacances scolaires.

Ni une, ni deux, les enfants partent chez Papi et Mamie en Moselle avant de commencer une transhumance à travers la France.

La dame de ma vie a décidé. Ce sera chacun de son côté. Elle partira le 20 dans l’ouest et me laissera les enfants pour les 15 jours de vacances en Bretagne. Elle rentre le 9 aout et moi le 17 après l’anniversaire de la poulette en Moselle.

Cela avance, la procédure est lancée. Nous n’avons plus d’échanges cordiaux et sincères qu’une fois par semaine. Le reste n’est que reproche ou absence de sincérité. Elle me ment pour me protéger je pense. Ses yeux brillent pour d’autres raisons que mes yeux bleus, je ne suis pas dupe.

Les reproches ont eu raison de ma nouvelle patience. Je suis fatigué. J’ai besoin de prendre le large un peu. J’ai besoin de respirer et de me trouver.

Ce soir, je vais chez des amis. Ils sont formidables. Ils m’écoutent sans juger. Ils sont là quand j’ai des doutes. Ils m’offrent le gite une semaine pour que je puisse faire le point.

6 jours sans se voir. Avant 9 jours en tête à tête même si je sais déjà qu’elle ne sera pas là. Puis ensuite un mois sans se voir. La destinée aura fait que la fin d’une relation de 9 ans se passe dans les reproches et les doutes. Nous aurons tenu marié un an et demi. Une dépression plus tard (j’en parlerais dans un article), la femme prend son envol et l’homme reconstruit sa vie.

Je décolle après avoir plongé mes yeux dans les siens agrémenté d’un café ambré (moi le café et elle la bière ambrée) et un au revoir aussi touchant que mélancolique.

Les choses disparaissent au fur et à mesure et se reconstruiront autrement.

Edit : Bon, je suis parti avec ses clés… Retour rapide et bref, devant le jardin botanique pour rendre son précieux à la blondinette devenu l’espace de 5 minutes mon institutrice.

Coupure des communications, à la semaine prochaine, a-t-elle demandé. 

Voila,

Cela à mis le temps, il fallait le faire mais surtout le vouloir et encore plus le pouvoir.

Aujourd'hui, j'ai rendez-vous chez le nutritionniste. 

Il faut le dire à 34 ans et un tres gros surpoids il devient nécessaire de faire quelque chose. Je n'en peux plus de cette vie.

Les enfants grandissent et la vie suit son court et maintenant les enfants veulent faire du vélo, courrir et il faut se rendre à l'évidence, tout cela n'est plus possible. J'ai atteind un stade de ma vie de gros qui n'est plus compatible avec mon projet de vie.

Douce et durable prise de poids pour compenser, les peurs, les doutes, la pression professionnelle et surtout un grand manque de confiance en moi.

J'en suis à un point ou je ne sais même pas combien je pèse.

Deux ans que j'avais une lettre de mon généraliste sous le coude pour y aller. Il m'a fallu deux ans, un grosse claque dans la gueule de celle qui deviendra sans doute mon ex-femme, des photos honteuses prise par ma fille de moi sur le canapé et la prise de conscience que cela ne peut être possible de vouloir être heureux, vivre longtemps, faire des activités avec ses enfants quand on est plus gros, on est obèse.

Le medecin est à l'heure.

Il est avenant et me pose des questions sur ma famille et mes habitudes alimentaires et ma pratique du sport.

Il me pèse et nous parlons de moi. Il prend le temps de me dire des pharases chocs.

• Vous n'êtes pas gros par choix mais vous êtes malades.
• Vous n'allez pas vous battre contre votre poids mais nous allons vous soigner et definir une stratégie de traitement. 
• La seule personne qui pourra vous aider, c'est vous même
• Nous sommes parti pour une aventure nouvelle de votre vie qui durera plusieurs mois (36 mois) mais si vous tenez bon et que nous trouvons une solution adaptée, c'est une nouvelle vie qui commencera pour vous.

Nous avons parlé stratégie, plan de tests pour voir ce qui marcherait le mieux pour moi. Et la vraie question qu'il me pose, c'est la question de la chirurgie. Est-ce que je me sens capable d'aller vers une opération pour m'aider à ce que la maladie soit moins pesante et le traitement plus efficace.

Je lui ai dit que je souhaitais en reparler au prochain rendez-vous et qu'aujourd'hui, j'avais besoin de me confronter à moi même et que ce chemin vers une prise en compte et la reprise en main de ma vie ne pouvait à me yeux ne se produire que par un geste volontaire de ma part.

Ma vie est un bazard sans non, il ne faut pas se précipiter et il faut laisser le temps au temps.

Un blog mais quelle idée.

Voilà, on commence par le commencement.

Arnaud, 34 ans, marié, deux enfants, chef d'entreprise.

Ca commence bien.

Reprenons un peu de plus près sans mentir.

Arnaud, 34 ans, atteint d'obésité morbide.

Marié, enfin corrigeons. Depuis ce jours d'avril, disons en instance de divorce.

2 enfants, je mens pas là, les plus adorables de la terre.

Chef d'entreprise, ce n'est pas une reussite, mon boulot et mon implication personnelle dans celui-ci à faillit me couter la vie.